Les images de l’invasion du Capitole à Washington hier m’ont estomaqué ! J’étais bouche bée de constater comment il a été si facile d’envahir le haut siège du gouvernement américain en si peu de temps.
Règle générale, un tel monument s’accompagne de mesures de haute sécurité passives et actives.
Passives étant par exemple le mobilier urbain à proximité visant à éviter les attaques par camion bélier, les clôtures ou l’installation de pellicules de sécurité dans les fenêtres, ou celles-ci blindées aux étages inférieurs, ou encore un renforcement des portes d’entrée principales avec du blindage, etc., en font partie.
Au niveau des mesures dites actives, le déploiement de rideaux métalliques dans les corridors ou la fermeture automatique de portes visant à restreindre la circulation, l’installation de portail de sécurité pouvant être activé à distance, ou la diffusion de brouillard bloquant la visibilité des occupants ainsi que les systèmes de télésurveillance, les clôtures, détection d’intrusion de périmètre, etc., font partie de ces mesures.
Ce type de mesures dites actives sont généralement opérées, surveillées et activées par une personne dans un centre d’opération de sécurité.
En complément à ces mesures, l’intervention humaine avec une gradation de moyens selon la menace perçue et avérée est observée dans ce type d’installation. Par exemple, garde armé en uniforme, agent anti-émeute, agent armé d’une arme automatique, unité spécialisée de type SWAT ou antiterroriste, etc.
Voilà succinctement la théorie…
Maintenant, l’observation des images de l’événement rendues publiques démontre dans un premier temps que la procédure de LOCKDOWN n’a pas été définitivement activée. En fait, c’est la base pour un tel événement comme dans les écoles d’ailleurs.
La facilité avec laquelle les fenêtres ont été fracassées par les manifestants est désarmante. Personnellement, dans ma compréhension de l’importance de la sécurité nationale américaine, je croyais qu’il y avait des pellicules de sécurité apposées sur les vitres de ces fenêtres, que le cadrage était renforcé, qu’il était possible de déployer des rideaux de sécurité intérieurs ou, à défaut, que tous les locaux étaient verrouillables à distance de manière à pouvoir enrayer l’invasion. NIET RIEN !
Je n’ai également pas vu, dans les corridors, de porte d’isolement de secteur ou de contrôle d’escalier qui aurait permis de limiter la libre circulation des envahisseurs aux étages supérieurs.
La photo de policiers du Capitole ou d’agents du « Secret Service » armés et retranchés derrière un comptoir qui pointent des manifestants me laisse également perplexe de la présence préalable de dispositif de verrouillage électronique tels que des électroaimants sur ces portes d’enceinte, etc.
Par ailleurs, l’inadéquation entre la présence policière (capacité à réagir) et le nombre de sympathisants estimé à plusieurs milliers laisse présager une mauvaise analyse du risque et de la menace, et un manque flagrant d’informations provenant des agences de renseignement domestiques. Le renseignement subversif est crucial d’autant plus que plusieurs manifestants radicaux avaient été observés lors d’évènements antérieurs sur le territoire américain.
Avez-vous remarqué que le déploiement de la garde nationale ne s’est pas fait aussi rapidement qu’il a été annoncé dans les médias. Le fait que le président sortant n’ait pas donné l’autorisation avant un certain moment a créé un important délai d’intervention.
J’espère pour les américains qu’une commission d’enquête sera tenue afin de faire toute la lumière sur cet échec lamentable de la sécurité au Capitole car d’autres agences gouvernementales voudront connaître les faits et savoir réellement ce qui s’est passé afin d’apprendre de cet échec de sécurité.
Les manifestants d’hier n’étaient pas armés. Cependant, il a été démontré au monde entier que tout groupe terroriste moyennement organisé pourrait facilement entrer dans le Capitole et atteindre le cœur du gouvernement américain.
Et ici ?
En définitive, il est évident que les règles de base de la sécurité ont été déficientes dans cet évènement. Sans vouloir faire la morale aux Américains, ont-ils oublié la base ou quelqu’un a-t-il volontairement ordonné la baisse des mesures de sécurité ? L’avenir saura certainement répondre à cette question.
Et nous au Canada et au Québec, avons-nous appris des évènements passés ? J’ose croire que oui, mais jusqu’à ce qu’un nouvel incident démontre le contraire.